Friedrich m’a encore donné du fil à retordre. Non, pas celui des arbres, un autre. (un complot, je vous dis, ils se sont tous ligués ! Il manquerait plus que Nietzsche s’en mêle). Connaissez-vous « l’histoire de Friedrich le hérisson » ? C’est un petit trésor (je crois même que c’est un conte pour enfant, enfin…).
Déjà, plantons le décor : site dédié aux hérissons, aux tortues et à l’électronique (Quel amalgame, pire que le sacrifice de poneys roses selon les rîtes téotihuacaniens en présence d’Arielle Domsbale). Toujours est il que ce site vous fournira de saines mise en garde si vous envisagez l’une de ces trois activités : “pourquoi vermifuger préventivement les hérissons ?”, “Que faire quand on vient d’écraser une tortue?”ou encore “quelles sont 7 erreurs à éviter lorsqu’on construit un gyrophare”. Très utiles si vous décidez un jour d’adopter une tortue et de lui faire installer un gyrophare sur la carapace (malheureusement, il ne parle pas du cas des pierres précieuses, on ne tiendra donc pas rigueur à des Esseintes pour son crime, considérons-le comme un tortue-icide involontaire).
Mais revenons à notre petit hérisson. Le portrait du maître.
Friedrich est fin connaisseur de littérature du 19ième siècle. Outre les précieuses intertextualités (le Livre De La Jungle et Merlin l’Enchanteur), il nous parle de la très brillante George Sand. Je dis elle, car derrière ce pseudonyme masculin se cache bel et bien une femme, et pas des plus anodines, du tout. Pour aller de paire avec ce nom, elle avait pour coutume d’adopter des tenues vestimentaires masculines, c’est plus économique s’en défendait elle. Mais loin de croire qu’elle jouait pour autant la travestie, bien au contraire (à l’opposé de son contemporain Charles de Beaumont, chevalier d’Eon, mais ne nous égarons pas). Figurez vous que cette chère demoiselle fût l’amante, dans l’ordre, des écrivains Jules Sandeau, Prosper Mérimée et Alfred de Musset, de l’avocat Michel de Bourges et pour finir avec le compositeur Frédéric Chopin. Beau répertoire à son actif, n’est-ce pas, qui fait mieux ? Ainsi, Friedrich (notre hérisson) nous suggère la lecture de François le Champi. J’y veillerai.
Friedrich a un cœur d’artichaut (dont il raffole soit dit en passant). Il se fait parfois appeler Edouard (le fameux Edouard, celui aux mains d’argent). Subtile métaphore sur la question du pouvoir de séduction des hérissons : étant fort mal lotis à ce niveau, ils ne peuvent en user qu’en jouant sur l’émouvant contraste entre leur âme tendre et sensible d’un côté et leur corset épineux de l’autre. Friedrich est un as en la matière, et il est amoureux de d’Hapydjefaï.
Friedrich est également un érudit de musique classique, il délecte l’esprit avec le piano, est au comble du ravissement à l’opéra : surtout les russes. De ces personnages de la fin du 19ième siècle, « petit de taille, mais grand de cœur, gai en surface mais résigné au malheur », voilà Friedrich qui se prend au jeu, il voudrait même s’appeler Yojik. Ca te va comme un gant Friedrich !
Friedrich s’improvise philosophe (ce n’est pas pour rien s’il s’appelle ainsi« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort », ben voilà Nietzsche). Petite leçon existentielle : il ne faut jamais capituler quand on souhaite vraiment quelque chose même si on se dit « A quoi bon puisqu’on est tous mort à l’arrivée ? ». J’y avais pensé aussi. Merci Friedrich, je reprends espoir.
Friedrich est un militant dans l’âme, il n’hésite pas à s’engager pour le bien de son peuple : contre la traite des hérissons en Afrique, manifestons ! je suis avec toi Friedrich !
Et puis Friedrich a plus d’un tour dans son sac : il capable de ronronner la maman des poissons. En véritable vorace, il mène avec habilité un corps à corps avec des serpents et des scorpions, pour ensuite les gober, d’un coup. Et il est apte à estiver bien que ce soit un hibernant. Fastoche!
Et Friedrich connaît l’étymologie du mot baba !!!
L’histoire atteint son paroxysme avec la sacro sainte chanson du coucou dans la forêt «smile»
Est-ce vraiment un conte pour enfant ?
I love Friedrich