Une scène, un homme, du blanc. Au loin, un sifflement.Vous savez, celui du minitel laissé allumé, à moins que ce ne soit la télé? Puis parasitage, des interférences mal contrôlées, ondes amplifiées: tout se brouille. Comme si, les présupposés aux dommages corporels pas tout à fait avérés, se trouvaient, là, exagérément symptomatisés, sur l'homme, son corps. Au point de faire de ce corps un jouet, un robot téléguidé. Et le corps se tord, se distord, s'atrophie. Traversé par des influx électriques vénales, il bouillonne, d'ondes, de champs, partout. Il va exploser, s'effacer que dis-je, se télé-exporter. Et plus rien ne sera.
Une scène, trois hommes, du blanc. Une musique électro-magnétique, pointue, elle sautille. Les corps sont élastiques. Non, ils n'ont plus de maître; comme possédé, ils se perdent. Saccagés, désarticulés, un dédale de mouvements saccadés: une réponse inter et intra corporelle à ce stimuli électronumérique ondulant aléatoirement. Ensembles, ils divaguent, font des vagues, pauvres épaves. Mais, sitôt repris le bruit, leur danse stochastique s'intensifie: ils ne peuvent sortir de cette aliénation.
Une scène, un homme, de la couleur. Du bleu, du rouge, du jaune. La musique est lunatique, aux humeurs kaléidoscopique: pauvre corps qui se laisse surprendre! Encore, ici, il n'a pas d'âme, simple artefact. Une enveloppe tactile. La couleur est maîtresse, elle dompte, tire les ficelles de sa marionnette de ses pouvoirs stéréoscopiques. Puis les ténèbres, tout est fini, parti.
Génie. Génie du corps, génie du son et de la lumière. Du vide dans des pleins, de l'abstraction dans le visuelle: la réalité augmentée de Hiroaki Umeda.