dimanche 7 août 2011

Kölsch @Cologne

Dilecte: le Kölsch. Bière: la Kölsch. Ici, on parle la seule langue au monde que se boit aussi.


Dom
Comment dire globalement, Köln est une ville foisonnante, oui c'est bien ça, foisonnante. Les rues sont pleines, toujours, en tout lieu, à chaque instant. Une vraie fourmilière qui grouille, un tourbillon de corps qui se meuvent, un ensemble aléatoire de comportements déterminés, jungle urbaine bruyante, étouffante et sclérosée  impossible de ne pas avancer.


Il y a son Dom d'une immensité imposante. Effrayant que de marcher en sa direction tête levée pour toujours fixer son sommet, l'impression qu'il se rapproche consciemment de votre personne, l'image d'un père surpuissant, divinité réprimante: comme appé, vous sentez l'attrait d'une peur vertigineuse. Enfin dominé, vous ne pouvez que baisser la tête tout en sachant que vous étes en sécurité, là, sous l'aile de ce colosse tout de noir strillé.


Après la fabrique à pain de Bonn, le cinéma commode de Köln: le Filmpalette. Trois petites salles sur rue qui s'ouvrent à l'heure et en temps voulu. On y entre, la case est choisie, puis se referme, vous êtes dans le bon tiroir. Plafond étoilé, rideau damassé, une impression de boîte à musique raffinée. Une dizaine de siège peut-être?


Les demoiselles parmi les éponges

Des store concepts, beaucoup, éclectiques, à tout égards, il n'y a que ça. De apropos petit village bobo, en passant par le Grüne Erde Wohnwelt bois-affiné-non-laqué-pour-une-nature-respectée, au Globetrotter du pratique sportif hightech. Arrétons nous sur ce dernier. Magasin de sport sportif construit autour d'une piscine, où après s'être initié aux techniques du pagayage, avoir effectué un baptême de plongée sous le regard d'une clientèle scrutatrive, entrepris une petite session de bloc dans un pont transparent visible par le moindre quidam de la rue juste en dessous passant, sans manquer d'effectué l'analyse comparée de deux trois tentes avec matelas pour variable d'entrée, il est possible d'observer de ravissantes demoiselles nommées méduses, se dandiner parmi des éponges roses, au 2ième rayon sportswear femme.




La boulangerie Baklhausen de la rue Apostolenstr. avec son Fladen Stuten aux allures de Banh Bao, à la texture sconesenière et au bon goût de brioche. *sabber und lechz* Toutes sortes de pain avec plus ou moins de graines et de schroten y sont présents. Des Hefen toujours, parfois des bouts de carottes, de noix, de maïs ou de lentilles quand ce n'est pas la macédoine entière qui garnie sa mie. Il n'est pas impossible de croiser, au détour d'une miche, des tranches de pommes de terres enfouies en son sein.  Des pâtes à pain à la compotes de pommes et au sirop de betteraves sont camouflées parmi la multitude des boules présentées dans la vitrine, à vous de les trouver!


Le Rhin, son Rhin, avec ses bouts de mur pliants - contre immersion des berges en cas de crues prononcées - cachés dans les entrailles des ponts le chevauchant! Et son vieux ports, trois frontons de pendaisons, reconverti en habitations pour populations très très très huppées.


un phare breton en
plein Heliostraße!


Son quartier Ehrenfeds, et sa  Heliosstraße. Ici, se tient un phare au beau milieu de la rue. Quand je disais que la contrée avait des airs de Bretagne sinistrée! (C'est simple, ici, est à Rhein ce qu'est à Breizh en Bretagne) Sinistré oui, un ensemble d'entrepôts désaffectés carreaux cassés.




les pendus
On y fait pendre de choses, comme un nounours, même un nounours dans tout sa naïveté n'arrive pas à trouver un petit peu de gaîté dans ce quartier. Gris. Des chaussures suspendus à un bout de ficelle, un comme chez soi réduit à néant. Et pourtant, des artistes se sont emparés de cette douleur et l'ont détournée pour redonner de la valeur à ce quartier, un bout de celle qui appartient au passé !




Quelle créativité a t elle su leur procurer! Quelle florilège de couleur se dessine sur les murs frités! Quelle transformation que ces peintures ont su donner à ce quartier abandonné!


Little Lucy et son chat
Qu'il est plaisant de se promener et de dénicher sur la surface palimpsestique d'un mur le petit clin d'oeil d'un de ces artistes nocturne! J'ai enfin trouvé Little Lucy et son chat, El Bocho est donc passé par là!


Son Kunstbar, bar conceptuel et innovant, dont l'habillage mais pas uniquement change tous les ans. Un artiste, invité, se charge alors de le redesigner, couleur, peinture, son, lumière, ameublement, tout y passe même les cocktails rivalisent de conceptualité. Caché entre la gare, le Dom et son cagibi, presque au niveau des catacombes, il sera être votre traversée du miroir la durée d'une soirée. Bariolé, un petit îlot coloré au milieu de ces masses grisonnantes qui dominent la ville.


die Kunstbar
Il ne faudra pas oublier de se procurer un petit échantillon d'Eau de Cologne, eau de ce parfumeur italien, Jean Marie Farina, venu s'installer à Cologne et qui honora de son nom sa trouvaille olfactive. Mais pourquoi en Français? Parce qu'il se trouve qu'à l'époque, le français était la langue préférée des hautes sphères de la société. (et on se fait un peu mousser au passage)

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