jeudi 19 juillet 2012

Laurence Anyways




Un très beau film à l'esthétique parlante, toute scintillante de kitsch à la mode queer années 80-90. Escapades oniriques et ralentis à la Wong Kar-Wai en une flopée d'extraits musicaux presque toujours bien choisis: sign and seal Xavier Dolan! MAIS, par ce qu'il y a un mais, concernant le contenu du contenant, l'aspect un peu polémique-moeurs sociétales auquel tente de s'adonner notre réalisateur. Je dis bien tente car en réalité le flop est véritable. Le personnage principale (Laurence qui veut se changer en femme) demeure, aux yeux du spectateur, un garçon tout à fait charmant qui, par caprice, décide un jour de se déguise en fille. Pourquoi? Comment? D'où cela lui vient il? Quelle force motrice le pousse à continuer malgré les regards que lui porte la société? Néant, rien du vertige intérieur à l'origine de cette mutation et de son élan propulseur ne semble affecter la relation qu'il porte au sexe, à l'amour et au monde. L'apparence seule s'en trouve changée. Aucun questionnement, tâtonnement, perturbation de référentiel ou humeurs modifiées. Acceptation comme un rôle qu'on se saurait uniquement à jouer. Une certaine naïveté en émane alors, l'impression que le réalisateur connaît mal son sujet. Le connait il seulement? S'est il vraiment renseigner? D'ailleurs, qui aurait été plus à même de tenir le rôle principal si ce n'est un véritable trans? Tout autant engagé qu'il est dans ses propos, Xavier Dolan a été incapable d'aller jusqu'au bout de sa démarche, et c'est aussi grotesque que certains films d'avant guerre où les noirs étaient joués par des blancs. Sans compte l'aspect décousu du récit en début de film et ses 30 dernières totalement inutiles. A voir pour y picorer quelques bribes de son génie de la mise en scène, et se donner envie de poser des questions, les bonnes questions.

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