mercredi 24 avril 2013

Atmosphères ensoleillées

Une odeur de bananes se méle à celle du grenier, au fond d'une cour les vestiges d'un brunch tout juste terminé: on entend en cuisine la vaiselle tinter. Le soleil plombant l'opaque verrière, s'ajoute au poids du passé que la Comtesse de Ségur souligne de la présence de ses livres roses: mémoires d'un âne.

Il y avait le canal, et regarder le transvasement des écluses avec les enfants, l'hôtel du Nord, et son atmosphère ritournant s'associant au clapotis de l'eau se déversant, l'eau, et les bateaux, et les gens aux bords de l'eau regardant les bateaux, le soleil, et le reflet du soleil que faisait briller l'eau. Les oiseaux, et les gens, un chien à collier rose, et les écluses où passaient des bateaux. Des vélos, rouillés prêt à rouler, à vendre, et des gens discutant au bord de l'eau sur leur bateau. La voix roccailleuse d'un chanteur de reggae qu'écoutaient les graffitis de l'autre côté du quai, obligés.

Les bass englobantes du point éphémère dessine les pourtoures des objets que semble lui indique le soleil de ses rayons, boucles rassurantes, redonne au son sa réelle dimension.

On a pris de facicules, la matérialité du papier comme l'effet de la nouveauté retrouvée (au courant de tout on savait déjà tout, seul le contact et l'assurance du toucher manquait). Ronde la rotonde, tranquille face devant l'étendue de l'eau dorée par le soleil et son reflet, brille.

Belleville, brute, murs palimpsestes de graffitis, il fallait remonte la butte. On carbure aux bubble tea. Les billes de tapioca collent au palet, autant que le soleil sur nos peaux que la blancheur ne veut plus quitter. La rue Dénoyez de graffitis et de soleil noyée: les gens en farandolles serrés contre le murs, apés par la course de l'ombre et du soleil que des petits vélos-mongolfières rouges essaient d'arbitrer. Les corps avachis ont investis en masse le parc de Belleville tout exprès pour les admirer. Molles masses détendues sur et par l'herbe. O'Paris que fait briller le soleil! Tous, made in Monde, un effet psylocibilien magnifié par les rayons, des envies d'embrasser la terre entière comme l'éclat doré recouvrant les toits de Paris l'été. Au loin des sonorités jazzies, et l'attente espérée qu'une table au soleil deigne se libérer: le rouge à lèvre rose glisse sur une bouche pincée. Le soleil encore haut dans le ciel de ce début de soirée, nous guide vers la Bellevilloise de quelques indices teutons: il ne faudrait pas se tromper.

Jazzanova ensorcelle nos jambes qui ne pourront cesser de danser, notre corps digére la musique que nos cellules sautillantes racracheront sans broncher. A la fin, nos pieds, aussi brûlant que le soleil de cette journée, seront les seuls, encore tard dans la nuit avancée à rester éveillés.


 
Ce fût une très belle journée.

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