vendredi 6 août 2010

Une deuxième réponse

Au fond d'une cour, ancien hôtel particulier, le parquet craque. La salle est grande, presque trop, je suis seule... Au plafond, des dorures effilochées subsistent comme témoins expérimentés des affres du corps soumis à d'intenses labeurs. Et il y a cet anneau clouté, suspendu, comme un appel à la corde où seul l'écho bleuté du centre GPPD de la fenêtre répond.

La musique commence, les boucles s'enchaînent, le 8 en sera l'ossature.

Le corps s'ébranle, dans le temps se déploie, s'intensifie: un autre je doit apparaître. ne plus penser seulement compter. La raison n'aura plus sa place. Et le bandolion prendra vie.



Il y a monsieur le musicien, petit et bedonnant, les cheveux gris-mer-tourmentée improvisant avec brio. Fin connaisseur parisien, un soupçon de mépris illumine son visage quand il parle: Et qui n'a jamais vu l'architecture interne du théâtre des Bouffes du Nord.

Il y a monsieur le chorégraphe, élancé, beau parleur italien, les yeux verts cheveux roux: Massine, c'était un russe aimant le kitsch de Broadway. Adieu théories épineuses, il nous faut copier, le corps sera l'adopter.



Je comptais, ils comptaient, nous comptions et le corps suivait.



Au loin, Bagdad Café s'enorgueillit. Un hommage à Béjart.

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