"Tout art (après Duchamp) est (par nature) conceptuel car l'art n'existe que conceptuellement.". CQFD Joseph Kosuth
L'art conceptuel de part le cheminement qu'il emploie à transposer la réalité d'une situation dans une autre totalement dénuée de sens (de prime abord), peut conduire à un retranchement de l'absurde dans l'absurde au point d'en paraître merveilleux. Merveilleux le raisonnement de l'intellect humain qui a su le penser, qui a su relier ces deux points en un trait plein bien que suspendu aux vertus cognitifs de chacun. Difficilement concevable, quasiment hermétique, il devient évidence quand le trajet a su se faire, et c'est un Eureka et la bêtise de ne pas avoir su y penser de soi-même.
"le merveilleux est toujours beau, n'importe quel merveilleux est beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau". André Betron a bien raison. Merveilleuse beauté de ce cheminement, qu'aurait il à envier à l'œuvre d'art au sens classique? Le passage par le système des sens? Son exemption d'approche sensible? Loin d'en être, c'est une autre trajectoire tout aussi inexplicable qui s'impose, une approche sensible retardée, que la mémoire du passé à stocker pour la restituer, une sorte de silly-billy position.
"Je ne fais que remettre en jeu des choses qui sont déjà là, la mise à distance passe souvent par le retournement des images que j’emprunte. Elles sont d’abord détournées de leur sens, puis retournées (mises à l’envers) mais aussi retournées vers le système médiatique qui les produit" disait Bruno Peinado.
Disposition d'où paraît la distanciation nécessaire pour appréhender un monde, celui qui entoure chacun d'entre nous, pour le supporter comme décor indispensable à notre jeu d'acteur polyvore.
Distanciation l'un par le corps (art au sens classique), l'autre par l'esprit (art conceptuel), l'un subi (art au sens classique), l'autre choisi (art conceptuel).
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